Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/533

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plus morales que physiques, que nous révèlent de cuisants souvenirs de Kundry, se mêlant aux thèmes sacrés du Graal, de La Cène, de L’Appel au Sauveur, de La Lance, avec lesquels lutte le motif satanique de La Magie, pendant qu’il nous décrit les cruelles souffrances endurées par lui chaque fois qu’il est contraint d’exercer son sacerdoce. Du chœur de Jeunes Gens tombe mystérieusement le souvenir de La Promesse ; les chevaliers imposent à l’infortuné l’accomplissement de son devoir, et la voix de Titurel, encore plus impérative, exige qu’on découvre Le Graal.

Alors La Cène se fait entendre dans toute sa majesté, à peu près dans la même disposition orchestrale qu’au début du Prélude, sauf que les Violons sont remplacés par les voix d’Enfants qui semblent venir du ciel, avec les paroles de la Consécration. C’est pendant ce temps que s’accomplit le miracle.

On entend de nouveau Les Cloches ; alors les trois chœurs, d’abord celui des Enfants, ensuite celui des Jeunes Gens, et en dernier lieu celui des Chevaliers, entonnent un cantique d’action de grâces. Puis, par une disposition inverse, les hommes d’abord, puis les adolescents et enfin les enfants, s’élèvent en une sorte d’acte de foi, d’espérance et de charité qui a pour harmonie le thème du Graal, et va se perdre dans les hauteurs de la coupole.

Le cortège du Roi se retire, puis celui des Chevaliers, et les théories de Jeunes Garçons, toujours marchant d’un pas plus agile, escortés des mêmes motifs qui ont accompagné leur entrée et du carillon des Cloches du Graal.

Gurnemanz et Parsifal restés seuls en scène, l’orchestre, dans une combinaison singulièrement expressive, rappelle les motifs de La Promesse, de L’Appel au Sauveur, Parsifal et Le Cygne ; et lorsque Gurnemanz, après avoir chassé Parsifal, s’est retiré lui-même, quand la scène