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8 Effet du poids de l’Atmosphère.  

roient indéfiniment dans l’espace : s’il n’en est pas ainsi, c’est qu’une troisième force, la pression de l’atmosphère, met obstacle à cet écartement, & c’est par cette raison que l’eau demeure dans l’état fluide depuis zéro jusqu’à 80 degrés du thermomètre françois ; la quantité de calorique qu’elle reçoit dans cet intervalle est insuffisante pour vaincre l’effort occasionné par la pression de l’atmosphère.

On voit donc que, sans la pression de l’atmosphère, nous n’aurions pas de liquide constant ; nous ne verrions les corps dans cet état qu’au moment précis où ils se fondent : la moindre augmentation de chaleur qu’ils recevroient ensuite, en écarteroit sur le champ les parties & les disperseroit. Il y a plus, sans la pression de l’atmosphère, nous n’aurions pas à proprement parler, de fluides aériformes. En effet, au moment où la force de l’attraction seroit vaincue par la force répulsive du calorique, les molécules s’éloigneroient indéfiniment, sans que rien limitât leur écartement, si ce n’est leur propre pesanteur qui les rassembleroit pour former une atmosphère.

De simples réflexions sur les expériences les plus connues, suffisent pour faire apercevoir la vérité de ce que je viens d’énoncer. Elle se trouve d’ailleurs confirmée d’une manière évi-