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10 Vaporisation de l’Éther.  

Lorsque tout est ainsi disposé, on fait le vide sous le récipient ; puis en faisant descendre la tige pointue EF, on crève la vessie. Aussi tôt l’éther commence à bouillir avec une étonnante rapidité, il se vaporise & se transforme en un fluide élastique aériforme, qui occupe tout le récipient. Si la quantité d’éther est assez considérable pour que, la vaporisation finie, il en reste encore quelques gouttes dans la fiole, le fluide élastique qui s’est produit est susceptible de soutenir le baromètre adapté à la machine pneumatique à huit ou dix pouces environ pendant l’hiver, & à vingt & vingt-cinq pendant les chaleurs de l’été. On peut, pour rendre cette expérience plus complète, introduire un petit thermomètre dans le vase A qui contient l’éther, & on s’aperçoit qu’il descend considérablement pendant tout le temps que dure la vaporisation.

On ne fait autre chose, dans cette expérience, que de supprimer le poids de l’atmosphère, qui, dans l’état ordinaire, pèse sur la surface de l’éther, & les effets qui en résultent prouvent évidemment deux choses : la première, qu’au degré de température dans lequel nous vivons, l’éther seroit constamment dans l’état d’un fluide aériforme, si la pression de l’atmosphère n’y mettoit obstacle. La seconde, que