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  Leur capacité pour le Calorique. 19

dépend de la figure de ces molécules, de leur grosseur, & de la distance les unes des autres à laquelle elles sont maintenues, suivant le rapport qui existe entre leur force d’attraction, & la force répulsive qu’exerce le calorique.

C’est dans ce sens qu’on doit entendre cette expression : capacité des corps pour contenir la matière de la chaleur ; expression fort juste, introduite par les Physiciens Anglois, qui ont eu les premiers des notions exactes à cet égard. Un exemple de ce qui se passe dans l’eau & quelques réflexions sur la manière dont ce fluide mouille & pénètre les corps, rendra ceci plus intelligible : on ne sauroit trop s’aider dans les choses abstraites de comparaisons sensibles.

Si l’on plonge dans l’eau des morceaux de différens bois, égaux en volume, d’un pied cube, par exemple ; ce fluide s’introduira peu à peu dans leurs pores ; ils se gonfleront & augmenteront de poids : mais chaque espèce de bois admettra dans ses pores une quantité d’eau différente ; les plus légers & les plus poreux en logeront davantage ; ceux qui seront compactes & serrés, n’en laisseront pénétrer qu’une très-petite quantité : enfin, la proportion d’eau qu’ils recevront dépendra encore de la nature des molécules constituantes du bois, de l’affinité plus ou moins grande qu’elles au-