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  par le Mercure. 37

rience, de conserver l’air dans lequel on a opéré, & les molécules rouges ou chaux de mercure qui s’est formé. Il m’arrivera souvent de confondre ainsi, dans un même récit, le résultat de deux ou trois expériences de même genre.

L’air qui restoit après cette opération & qui avoit été réduit aux cinq sixièmes de son volume, par la calcination du mercure, n’étoit plus propre à la respiration ni à la combustion ; car les animaux qu’on y introduisoit y périssoient en peu d’instants, & les lumières s’y éteignoient sur le champ, comme si on les eût plongées dans de l’eau.

D’un autre côté, j’ai pris les 45 grains de matière rouge qui s’étoit formée pendant l’opération ; je les ai introduits dans une très-petite cornue de verre à laquelle étoit adapté un appareil propre à recevoir les produits liquides & aériformes qui pourroient se séparer : ayant allumé du feu dans le fourneau, j’ai observé qu’à mesure que la matière rouge étoit échauffée sa couleur augmentoit d’intensité. Lorsqu’ensuite la cornue a approché de l’incandescence, la matière rouge a commencé à perdre peu à peu de son volume, & en quelques minutes elle a entièrement disparu ; en même temps il s’est condensé dans le petit récipient 41 grains 1/2 de mercure coulant, & il a passé sous la cloche