Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/82

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cendre, pour le cas où le mort voudrait revenir se chauffer au foyer de son ancienne demeure.

Tant qu’il fait jour, la terre est aux vivants ; le soir venu, elle appartient aux âmes défuntes*. Les honnêtes gens font en sorte de dormir, toutes portes closes, à l’heure des revenants. Il ne faut jamais rester dehors, sans nécessité, après le coucher du soleil. Les heures particulièrement indues sont entre dix heures du soir et deux heures du matin*.

On ne doit jamais aller seul, la nuit, durant les heures indues, chercher un prêtre, un médecin ou une sage-femme.

Mais il ne faut pas non plus être plus de deux».

Il n’est pas bon de siffler * quand on est dehors, la nuit, sous peine de s’attirer le courroux de l'Anaon.

Quand on va pour franchir un talus planté d’ajonc.

1. Les morts ouvrent les yeux à minuit sonnant (Verusmor, Voyage en Basse-Bretagne, p. 340).

2. Un homme rencontre la nuit un inconnu dans un chemin isolé : «Quelle heure est-il, s'il te plaît ? »— «Il est,dit l'inconnu, l'heure de dormir pour le vivant et l'heure de se promener pour le mort. » Là-dessus, il disparut comme si le chemin l'avait englouti (G. Dottin, Contes et légendes d’Irlande, p. 143).

3. Voir cependant ci-dessous, ch. xix.

4. Cf. ci-dessus, 1. 1, p. 103.