Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/53

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savons par ailleurs. Elle ne s’impose pas à moi, ce qui étonnera peut-être les hommes à qui elle s’impose, de même que les croyants seront étonnés de mon athéisme. Et j’avoue que, même si elle s’imposait à moi, je ne considérerais pas cela comme une preuve définitive ; je me défie de mes idées innées depuis l’aventure de la verticale absolue.

Au contraire, la constatation et l’étude consciencieuse des phénomènes ont amené les savants à croire à la conservation de la matière et à la conservation de l’énergie. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. (Gustave Le Bon lui-même a trahi sa pensée en disant : « Rien ne se crée, tout se perd », puisque dans cet aphorisme erroné il a voulu résumer un livre où il montrait la transformation de la matière, quantité mesurable, en énergie, quantité également mesurable.)

Tout se transforme ! Voilà la seule constatation vraiment scientifique. De cette constatation ne résulte pas la nécessité d’un commencement ; du moins cette nécessité ne s’impose pas à mon esprit, mais je ne nie pas qu’elle s’impose à d’autres. Ceux-là auraient le droit néanmoins d’exiger qu’on posât la question sous la forme « Quelle a été l’origine du monde ? » et non sous cette autre : « Qui a créé le monde ? » puisque, je le répète, cette seconde manière de parler entraîne nécessairement que quelqu’un a créé le monde.