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  CHAPITRE XVII. 223
    leur donnerons leur nourriture ainsi qu’à vous. Les meurtres que vous commettez sont un péché atroce.
  1. Evitez l’adultère, car c’est une turpitude et une mauvaise route.
  2. Ne tuez aucun homme, car Dieu vous l’a détendu, sauf pour une juste cause[1] ; quant à celui qui serait tué injustement, nous avons donné à son proche un pouvoir à ce sujet[2] ; mais que celui-ci ne dépasse pas la limite en tuant ; il est assisté[3], car il est déjà assisté par la loi.
  3. Ne touchez point aux biens de l’orphelin, à moins que ce ne soit d’une manière louable, pour les faire accroître, jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge fixé. Remplissez vos engagements, car les engagements, on en demandera compte.
  4. Quand vous mesurez, remplissez la mesure. Posez avec une balance juste. Ceci vaut mieux, et c’est plus beau en dernier résultat.
  5. Ne poursuis point ce que tu ne connais pas[4]. L’ouïe, la vue, le cœur, on vous demandera compte de tout cela. On vous demandera compte de tout.
  6. Ne marche point fastueusement sur la terre ; tu ne saurais ni la fendre en deux, ni égaler la hauteur des montagnes.
  7. Tout cela est mauvais et abominable devant Dieu.
  8. Voilà ce que Dieu t’a révélé en fait de sagesse. Et, de plus,

  1. On ne doit tuer un homme que pour le meurtre, pour l’apostasie et l’adultère. Ce dernier cas même est controversé.
  2. Nous traduisons le mot veli du texte par proche, qui est le sens propre de ce mot, mais qui, à cause même de ce sens primitif et général, signifie : patron et client, protecteur et protégé, allié et saint (proche de Dieu). Par le pouvoir, il tout entendre le droit d’exiger du meurtrier une satisfaction, c’est-à-dire le prix du sang.
  3. Rien n’est plus vague que ce précepte sur un point aussi délicat du droit pénal. Les mots : qu’il ne dépasse pas la limite, peuvent signifier qu’en tuant le meurtrier, il s’abstienne de cruautés sur sa personne, ou bien qu’il se contente de tuer le meurtrier sans étendre sa vengeance sur sa famille. Les mots : il est assisté, peuvent également se rapporter au meurtrier qui serait vengé à son tour si l’on dépassait la limite, ou à l’homme tué que ce précepte cherche à protéger. Le mot du texte mansour, qui, selon sa forme grammaticale, veut dire assisté, veut dire toujours victorieux, vainqueur (assisté de Dieu). Le sens qui s’offre le plus naturellement à l’esprit serait : que le proche de la victime ne dépasse pas la limite de la stricte justice sur le meurtrier : car celui-ci serait assisté, secouru, vengé à son tour.
  4. On explique ce passage ainsi Ne cours pas après des choses vaines et qui ne te serviront à rien ; ou bien : N’accuse personne d’aucun crime si tu n’en as pas acquis la certitude.