Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/44

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« La fauvette, l’œil en éveil,
Écoute et se lisse au soleil.

Marthe, aimez-moi, je sens que je vous aime.
— Oh ! monseigneur, vous en ririez vous-même. »

La tête d’un lézard surgit,
La fraise dans l’herbe rougit.

« Croyez-vous donc mon amour éphémère ?
— Mon beau seigneur, j’en croirai ma grand-mère. »

La petite bête à bon Dieu
Vole et miroite, rouge et feu.

« Qu’un seul baiser, Marthe, ici nous engage !
— Mon cher seigneur, un seul, pas davantage ! »

Sur la source, au bord du sentier,
S’effeuille une fleur d’églantier.

« Marthe, à demain, au seuil de votre porte !
— Mon doux seigneur, le ciel vous fasse escorte ! »

Est-ce un rêve ? O les tendres voix,
Qui bercent l’âme au fond des bois !