Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/71

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Et si vous demandez : pourquoi tous ces mensonges ?
Je vous réponds : mon âme avait besoin de songes,
D’étoiles fleurissant ses mornes nuits d’été
Pour distraire l’horreur de son éternité !




CHRIST D’UN VIEUX MAÎTRE


Un Christ en croix, saignant, maigre, pâle, livide.
Il est seul, déserté de tous ; le ciel est vide :
Ce ciel qu’il évoquait d’un regard éperdu :
Ne s’est pas entr’ouvert et n’a rien répondu :
Et ce Christ est-il mort dans l’angoisse suprême,
Ayant douté de nous, de douter de Dieu même ?




NOUVEAU PRINTEMPS


J’ai mon sein, j’ai dans mon âme
Un désir d’amour étouffant :
Que veut mon rêve ? est-ce une femme,
Blonde et pure comme une enfant ?