Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/125

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a malement coulé de la blessure sur la farine.

Voici le roi, les barons, et le nain, qui porte une lumière. Tristan et Iseut feignaient de dormir ; ils étaient restés seuls dans la chambre, avec Perinis, qui couchait aux pieds de Tristan et ne bougeait pas. Mais le roi voit sur le lit les draps tout vermeils et, sur le sol, la fleur de farine trempée de sang frais.

Alors les quatre barons, qui haïssaient Tristan pour sa prouesse, le maintiennent sur son lit, et menacent la reine et la raillent, la narguent et lui promettent bonne justice. Ils découvrent la blessure qui saigne :

« Tristan, dit le roi, nul démenti ne vaudrait désormais ; vous mourrez demain. »

Il lui crie :

« Accordez-moi merci, seigneur ! Au nom du Dieu qui souffrit la Passion, seigneur, pitié pour nous !

— Seigneur, venge-toi ! Répondent les félons.