Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/153

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loriot, la mésange, le rossignol et toute la gent ailée ; et parfois, sur les branches de la hutte, venus à son appel, des oiseaux nombreux, le cou gonflé, chantaient leurs lais dans la lumière.


Les amants ne fuyaient plus par la forêt, sans cesse errants ; car nul des barons ne se risquait à les poursuivre, connaissant que Tristan les eût pendus aux branches des arbres. Un jour, pourtant, l’un des quatre traîtres, Guenelon, que Dieu maudisse ! entraîné par l’ardeur de la chasse, osa s’aventurer aux alentours du Morois. Ce matin-là, sur la lisière de la forêt, au creux d’une ravine, Gorvenal, ayant enlevé la selle de son destrier, lui laissait paître l’herbe nouvelle ; là-bas, dans la loge de feuillage, sur la jonchée fleurie, Tristan tenait la reine étroitement embrassée, et tous deux dormaient.

Tout à coup, Gorvenal entendit le bruit d’une meute : à grande allure les chiens lançaient un cerf, qui se jeta au ravin.