Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/221

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« Le duc Hoël peut-il encore soutenir sa guerre ?

— À grand’peine, seigneur. Pourtant, son dernier château, Carhaix, résiste encore, car les murailles en sont fortes, et fort est le cœur du fils du duc Hoël, Kaherdin, le bon chevalier. Mais l’ennemi les presse et les affame : pourront-ils tenir longtemps ? »

Tristan demanda à quelle distance était le château de Carhaix.

« Sire, à deux milles seulement. »

Ils se séparèrent et dormirent. Au matin, après que l’ermite eut chanté et qu’ils eurent partagé le pain d’orge et de cendre, Tristan prit congé du prud’homme, et chevaucha vers Carhaix.

Quand il s’arrêta au pied des murailles closes, il vit une troupe d’hommes debout sur le chemin de ronde, et demanda le duc. Hoël se trouvait parmi ces hommes avec son fils Kaherdin. Il se fit connaître, et Tristan lui dit :

« Je suis Tristan, roi de Loonnois, et