Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/252

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donnée qui va de Tintagel à Saint-Lubin. Tu lui diras que je ne le salue pas, et qu’il ne soit pas si hardi que d’oser approcher de moi, car je le ferais chasser par les sergents et les valets. »

Perinis se mit en quête, tant qu’il trouva Tristan et Kaherdin. Il leur fit le message de la reine.

« Frère, s’écria Tristan, qu’as-tu dit ? Comment aurais-je fui devant Bleheri, puisque, tu le vois, nous n’avons pas même nos chevaux ? Gorvenal les gardait, nous ne les avons pas retrouvés au lieu désigné, et nous les cherchons encore. »

À cet instant revinrent Gorvenal et l’écuyer de Kaherdin : ils confessèrent leur aventure.

« Perinis, beau doux ami, dit Tristan, retourne en hâte vers ta dame. Dis-lui que je lui envoie salut et amour, que je n’ai pas failli à la loyauté que je lui dois, qu’elle m’est chère par-dessus toutes les femmes ; dis-lui qu’elle te renvoie vers moi me porter sa merci : j’attendrai ici que tu reviennes. »