Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/267

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blanches, les pigeons sauvages ; avec mon arc, les plongeons et les butors ! »

Tous s’en rirent bonnement, et le roi demanda :

« Et que prends-tu, frère, quand tu chasses au gibier de rivière ?

— Je prends tout ce que je trouve : avec mes autours, les loups des bois et les grands ours ; avec mes gerfauts, les sangliers ; avec mes faucons, les chevreuils et les daims ; les renards, avec mes éperviers ; les lièvres, avec mes émerillons. Et quand je rentre chez qui m’héberge, je sais bien jouer de la massue, partager les tisons entre les écuyers, accorder ma harpe et chanter en musique, et aimer les reines, et jeter par les ruisseaux des copeaux bien taillés. En vérité, ne suis-je pas bon ménestrel ? Aujourd’hui, vous avez vu comme je sais m’escrimer du bâton. »

Et il frappe de sa massue autour de lui.

« Allez-vous-en d’ici, crie-t-il, seigneurs cornouaillais ! Pourquoi rester encore ? N’a-