Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/285

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« Ami, je vous suivrai. Demain, au matin, que votre nef soit prête à l’appareillage. »

Le lendemain, au matin, la reine dit qu’elle voulait chasser au faucon et fit préparer ses chiens et ses oiseaux. Mais le duc Andret, qui toujours la guettait, l’accompagna. Quand ils furent aux champs, non loin du rivage de la mer, un faisan s’enleva. Andret laissa aller un faucon pour le prendre, mais le temps était clair et beau, le faucon s’essora et disparut.

« Voyez, sire Andret, dit la reine, le faucon s’est perché là-bas, au port, sur le mât d’une nef que je ne connaissais pas. À qui est-elle ?

— Dame, fit Andret, c’est la nef de ce marchand de Bretagne qui hier vous fit présent d’un fermail d’or. Allons-y reprendre notre faucon. »

Kaherdin avait jeté une planche, comme un ponceau, de sa nef au rivage. Il vint à la rencontre de la reine :

« Dame, s’il vous plaisait, vous entreriez dans ma nef, et je vous montrerais mes riches marchandises.