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On trouve en Roumanie toutes les espèces de volailles, telles que poules, oies, dindes, canards de diverses provenances, etc. On remarque parmi les poules celles dont le plumage comme la peau sont totalement noirs, et parmi les oies celles dont les plumes sont frisées. Une production, malheureusement négligée depuis quelques années et qui était anciennement une des sources de richesse du pays, est la production apicole. Autrefois on exportait pour des sommes considérables du miel et de la cire ; ces deux produits étaient très-renommés en Orient. On commence à regretter l’abandon de cette production, car le climat et la flore de la Roumanie sont des plus favorables aux abeilles et à cette culture qui donne si peu de peine. Le paysan surtout aurait grand intérêt à s’en occuper. Aujourd’hui encore, les miels et la cire du district de Vaslrri sont d’excellente qualité.

L’éducation des vers à soie est très-ancienne dans le pays, et dans la plupart des districts on trouve des plantations séculaires de mûriers.

La sériciculture se rattache aux mœurs locales, car le costume des paysannes se compose, pour les jours de fête, de chemises (iés et camessi) et de voiles (maramés) tissés et brodés par elles-mêmes avec la soie qu’elles préparent et qui porte le nom de borandgik. L’éducation des vers à soie avait cessé cependant d’être pratiquée comme industrie commerciale ; les femmes seules s’en occupaient dans les derniers temps et ne produisaient que la quantité qui leur était personnellement nécessaire ou qu’elles pouvaient débiter dans les villes pour la fabrication du fil de soie (ibrichim). Le mûrier pousse jusqu’au pied des montagnes, et la température de l’été est assez haute pour qu’on n’ait jamais besoin de chauffer les magnaneries.

Le ravin de Polovrad’j. — Dessin de Lancelot.

En 1859, l’éducation des vers à soie redevint générale ; presque tout le monde, à la ville et à la campagne, s’en occupa ; mais les prix ayant baissé tout à coup dans l’année 1864, à cause des atteintes de la maladie, la production s’est encore ralentie considérablement.

Les environs d’Orèzu ne sont pas seulement intéressants au point de vue agricole ; leurs montagnes sont couvertes d’épaisses forêts. J’ai gardé de nos nombreuses chevauchées dans ces montagnes le souvenir de magnifiques tableaux auxquels se mêlaient parfois des émotions assez vives, dues moins à la contemplation de la nature qu’aux escarpements des chemins, au mauvais caractère de nos montures et aux nombreux incidents souvent désagréables que présente un voyage à la découverte au milieu de ces déserts boisés.


LXVI

bistriza.


Le monastère et son Igoumène.

Avant de parler des forêts et des ressources qu’elles offrent à l’industrie, je dois faire connaître au lec-