Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/83

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l’ombre de la flèche se profilait suivant une cassure du marbre qui coupait le disque à peu près par le milieu.

Le capitaine saisit le couteau qu’on lui tendait. Il l’ouvrit. Et à l’aide de la pointe, très doucement, il commença à gratter le mélange de terre, de mousse et de lichen qui remplissait l’étroite cassure.

Tout de suite, à dix centimètres du bord, il s’arrêta, comme si son couteau eût rencontré un obstacle, enfonça l’index et le pouce, et retira un menu objet qu’il frotta entre les paumes de ses mains et offrit ensuite au notaire.

« Tenez, Maître Valandier, voici toujours quelque chose. »

C’était un diamant énorme, de la grosseur d’une noisette, et taillé de façon admirable.

Le capitaine se remit à la besogne. Presque aussitôt, nouvelle halte. Un second diamant, superbe et limpide comme le premier, apparut.

Puis il en vint un troisième, et un quatrième.

Une minute après, tout en suivant d’un bord à l’autre la fissure et sans creuser certes à plus d’un centimètre et demi de profondeur, le capitaine avait retiré dix-huit diamants de la même grosseur.

Durant cette minute il n’y eut pas, autour du cadran solaire, un seul cri, pas un seul geste. Une sorte de stupeur anéantissait les héritiers. Puis le gros monsieur murmura :

« Crénom de crénom… »

Et le caporal gémit :

« Ah ! mon capitaine… mon capitaine… »

Les deux sœurs tombèrent évanouies. La demoiselle au petit chien se mit à genoux et pria,