Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reste fier, viril, au redressement de sa grâce élégante et cambrée :


Bienheureuse l’austère et la rude jeunesse
Qui rend un culte chaste à l’antique vertu !
Mieux qu’un guerrier de fer et d’airain revêtu,
Le jeune homme au cœur pur marche dans la sagesse.
Le myrte efféminé n’orne point ses cheveux
Il n’a point effeuillé la rose Ionienne
Mais sa bouche est sincère et sa face sereine.

(Hélène.)


L’amour trouve sa consécration innocente et sereine dans l’hymen qui à l’adolescent pur unit la vierge fine et saine :


Sous le toit nuptial le trépied d’or s’allume,
               La rose jonche les parvis,
Les rires étincelants montent, le festin fume.
Un doux charme retient les convives ravis
               Aux lieux que l’Époux parfume.
Salut, toi qui nous fais des Jours heureux et longs.
Divin frère d’Éros, Hymen aux cheveux longs !

(Hélène.)


Des danses sur des prairies en fleurs ; des brises au travers d’un ciel embaumé ; des accords de chœur lointains et clairs ; des voix d’enfant au seuil des demeures. L’enfant est le bienvenu dans cette vie subtile et pleine. Qu’il naisse, la mère exprime sa reconnaissance :


Je ne languirai plus dans un morne déclin
Stérile et gémissant sous le toît salutaire.
La Race a refleuri des Enfants de la Terre

(L’Apollonide.)


Comme au Bois Sacré de Puvis de Chavannes,