Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes antiques.djvu/135

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STROPHE I.


Le long des mers d’azur aux sonores rivages,
Par les grands bois tout pleins de hurlements pieux,
Tu passes lentement, Mère antique des Dieux,
          Sur le dos des lions sauvages.
D’écume furieuse et de sueurs baignés,
Les Nymphes de l’Ida, les sacrés Korybantes,
          Déchirent leurs robes tombantes,
          Et dansent par bonds effrénés.


ANTISTROPHE I.


Consumés de désirs, Dactyles et Kurètes,
Les cabires velus délaissent leurs marteaux
Et l’âtre où nuit et jour ruissellent les métaux
          Au fond des cavités secrètes.
Haletants, du sommet des rochers hasardeux,
Comme de noirs troupeaux ils roulent sur les pentes,
          Et les asphodèles rampantes
          Ont couronné leurs fronts hideux.