Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/58

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Ai-je dormi ? quel songe horrible m’a hanté ?
Oh ! ces spectres, ces morts, un blême rire aux bouches,
Surgis par millions du sol ensanglanté,
Et qui dardaient, dans une ardente fixité,
          Leurs prunelles farouches !

Tels, sans doute, autrefois, Y’hezkel le Voyant,
Le poil tout hérissé du souffle prophétique,
Les vit tourbillonner en se multipliant
Hors du sombre Schéol, dans le Val effrayant
          Où gît la Race antique.