Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/73

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Hideux siècles de foi, de lèpre et de famine,
Que le reflet sanglant des bûchers illumine !
Siècles de désespoir, de peste et de haut-mal,
Où le Jacque en haillons, plus vil que l’animal,
Geint lamentablement sa pitoyable vie !
Siècles de haine atroce et jamais assouvie,
Où, dans les caveaux sourds des donjons noirs et clos
Qui ne laissent ouïr les cris ni les sanglots,
Le vieux juif, pieds et poings ferrés, et qu’on édente,
Pour mieux suer son or cuit sur la braise ardente !
Siècles de ceux d’Albi scellés vifs dans les murs,
Et des milliers de harts d’où les pendus trop mûrs,