Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/82

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Les lourds rameaux neigeux du mélèze et de l’aune.
Un grand silence. Un ciel étincelant d’hiver.
Le Roi du Hartz, assis sur ses jarrets de fer,
Regarde resplendir la lune large et jaune.

Les gorges, les vallons, les forêts et les rocs
Dorment inertement sous leur blême suaire,
Et la face terrestre est comme un ossuaire
Immense, cave ou plat, ou bossué par blocs.

Tandis qu’éblouissant les horizons funèbres,
La lune, œil d’or glacé, luit dans le morne azur,
L’angoisse du vieux Loup étreint son cœur obscur,
Un âpre frisson court le long de ses vertèbres.