Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/23

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Vénérable Berceau du monde, où l’Aigle d’or,
Le Soleil, du milieu des Roses éternelles,
Dans l’espace ébloui qui sommeillait encor
Ouvrit sur l’Univers la splendeur de ses ailes !

Fleuves sacrés, forêts, mers aux flots radieux,
Âme ardente des fleurs, neiges des vierges cimes,
Ô très saint Orient, qui conçus tous les Dieux,
Puissant évocateur des visions sublimes !

Vainement, à l’étroit dans ton immensité,
Flagellés du désir de l’Occident mythique,
En des siècles lointains nos pères t’ont quitté ;

Le vivant souvenir de la Patrie antique
Fait toujours, dans notre ombre et nos rêves sans fin,
Resplendir ta lumière à l’horizon divin.