Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous souffrir ? Où fuir sur la terre d’Apis, où trouver quelque part une caverne ? Que ne puis-je, noire fumée, m’approcher des nuages de Zeus et disparaître ! Je m’anéantirais comme une poussière qui s’envole sans ailes !

Antistrophe I

Je n’ai plus de courage, si je ne prends la fuite. Mon cœur sombre est saisi d’épouvante. Cette retraite choisie par mon père me perdra. Je meurs de crainte. J’aimerais mieux subir la destinée fatale, suspendue à ce lacet, que de sentir un de ces hommes odieux me saisir avec violence. Que je sois morte plutôt, et qu’Aidès me commande !

Strophe II

Qui me donnera une demeure aérienne où les nuées pluvieuses deviennent de la neige, un rocher âpre, escarpé, inaccessible aux chèvres, solitaire, fréquenté des vautours, et d’où je puisse me précipiter avant de subir ces noces détestées ?

Antistrophe II

Ensuite je ne refuserai pas de servir de pâture aux chiens et aux oiseaux carnassiers de ce pays. La mort me délivrera de mes maux lamentables ; que la mort m’arrive avant le lit nuptial ! Quel autre libérateur de ces noces pourrais-je trouver ?

Strophe III

Élevez vos voix lugubres vers l’Ouranos, poussez des