Page:Leconte de Lisle - Poèmes barbares.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.





Le soleil a doré les collines lointaines ;
Sous le faîte mouillé des bois étincelants
Sonne le timbre clair et joyeux des fontaines.

Un chariot massif, avec deux buffles blancs,
Longe, au lever du jour, la sauvage rivière
Où le vent frais de l’Est rit dans les joncs tremblants.

Un jeune homme, vêtu d’une robe grossière,
Mène paisiblement l’attelage songeur ;
Tout autour, les oiseaux volent dans la lumière.

Ils chantent, effleurant le calme voyageur,
Et se posent parfois sur cette tête nue
Où l’aube, comme un nimbe, a jeté sa rougeur.