Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/68

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XXVIII.


Chrétiens, c’est Ipsara. Le Turc, depuis trois jours,
S’y lasse d’égorger, en égorgeant toujours.
La cendre des autels qu’invoquait la patrie,
Noircit du Labarum la croix morne et flétrie :
Les femmes, en pleurant sur le saint étendard,
Attendent, à genoux, l’outrage ou le poignard ;
Leurs pères, qu’engourdit la stérile vieillesse,
Donnent trop peu de sang aux bourreaux de la Grèce,
L’enfance y supplêra, loin de les attendrir,
Et rien n’est innocent, dé ce qui peut mourir.
Pour cacher les vivants la tombe se soulève,
Et ses flancs repeuplés sont fouillés par le glaive ;
La victoire en fureur tient la faux de la mort.
Le barbare, écumant d’un ignoble transport,