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Discours touchant la methode de la certitude et l’art d’inventer.

s’ils sont Manuscrits ou fort rares, item leur grandeur et rareté, mais bien plus leur qualité, leur contenu et leur usage, au moins à l’égard des meilleurs, en suivant le beau dessein que Photius qui tenoit le Patriarchat de Constantinople entreprit le premier, et que les Journaux des Modernes imitent en quelque façon. Mais il faudroit s’attacher bien plus aux choses, que Photius qui s’amuse trop de raisonner de leur stile. Il faudroit aussi des Repertoires universels tant Alphabetiques que Systematiques, pour y indiquer sur chaque matiere les endroits des auteurs dont on peut profiter le plus. Cela se practique déja assez en matiere de droit, mais c’est justement là où il est moins necessaire, puisque la raison et les lois suffiroient quand il n’y auroit point d’autre auteur, et quand nous serions les premiers à y écrire ; mais dans la Medecine on ne sçauroit avoir trop de livres de pratique ny en trop profiter, tout y roule sur les observations, et comme un seul ne peut observer que peu, c’est là où l’on a le plus besoin de l’experience et des lumieres d’autruy, et même de plusieurs temoins d’une observation importante, puisqu’une grande partie de cette doctrine est encor empirique. Cependant c’est là où on manque le plus de repertoires, au lieu que les Jurisconsultes en fourmillent. C’est aussi dans la Medecine, qu’il seroit fort necessaire de faire et tirer des auteurs des Regles ou Aphorismes en aussi grand nombre qu’il seroit possible, quand mêmes ces Regles ne seroient encor certaines ny assez universelles et quand elles ne seroient formées que sur des conjectures pourveu qu’on avoue de bonne foy quel degré de certitude ou d’apparence on leur doit attribuer et sur quoy on les a appuyées ; puis avec le temps on y joindroit les exceptions et on verroit bientost si la regle n’a peutestre plus d’exceptions que d’exemples, ou bien si elle peut estre de quelque usage. Cependant les Medecins ne le font pas assez, et quelques Ictes de la premiere race (depuis Irnerius jusqu’à Jason) le font trop, car ils nous accablent par le grand nombre de regles ou brocardiques qu’ils ramassent outre toute mesure, avec leurs exceptions ou fallences, jointes aux ampliations, limitations, restrictions, distinctions, pour ne rien dire des replications repliquées. Ces sortes de renversements et periergies sont fort ordinaires aux hommes, ils ont la coustume de faire trop ou trop peu, et de ne pas employer les bonnes methodes là où elles pourroientle plus servir.

Or les repertoires sont de deux sortes, les uns ne marquent que les