Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/525

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par un jugement de Dieu qu’ils souffraient ces maux.

19. Quelquefois aussi ce même feu, surpassant ses propres forces, redoublait ses flammes au milieu des eaux, pour détruire tout ce qu’avait produit cette terre injuste.

20. Mais vous avez donné au contraire à votre peuple la nourriture des anges ; vous leur avez fait pleuvoir du ciel un pain préparé sans aucun travail, qui renfermait en soi tout ce qu’il y a de délicieux, et tout ce qui peut être agréable au goût.

21. Car la substance de votre créature faisait voir combien est grande votre douceur envers vos enfants, puisque s’accommodant à la volonté de chacun d’eux, elle se changeait en tout ce qui lui plaisait.

22. La neige et la glace soutenaient sans se fondre, la violence du feu, afin que vos ennemis sussent qu’au même temps que la flamme qui brûlait parmi la grêle, et qui étincelait au milieu des pluies, consumait tous leurs fruits,

23. Elle oubliait sa propre force pour servir à la nourriture des justes.

24. Car la créature vous étant soumise comme à son Créateur, redouble sa force pour tourmenter les méchants, et se ralentit pour contribuer au bien de ceux qui mettent leur confiance en vous.

25. C’est pourquoi l’une de vos créatures se transformant en toutes sortes de goûts, obéissait à votre grâce, qui est la nourriture de tous, s’accommodant à la volonté de ceux qui vous témoignaient leur indigence.

26. Afin que vos enfants que vous aimiez reconnaissent, ô Seigneur, que ce ne sont point les fruits que produit la terre qui nourrissent les hommes, mais que c’est votre parole qui conserve ceux qui croient en vous.

27. Car cette même manne qui ne pouvait être consumée par le feu se fondait aussitôt qu’elle avait été échauffée par le moindre rayon du soleil,

28. Afin que tout le monde sût qu’il faut prévenir le lever du soleil pour vous bénir, et qu’on doit vous adorer au point du jour.

29. Car l’espérance de l’ingrat se fondra comme la glace de l’hiver, et elle s’écoulera comme une eau inutile.



Jugements de Dieu terribles. Ténèbres de l’Égypte, frayeur des Égyptiens, tandis que le reste du monde jouissait de la lumière, et vaquait librement à ses travaux.

1. Vos jugements sont grands, ô Seigneur, et vos paroles sont ineffables, C’est pourquoi les âmes sans science se sont égarées.

2. Car les méchants s’étant persuadés qu’ils pourraient dominer la nation sainte, ont été liés par une chaîne de ténèbres et d’une longue nuit ; et renfermés dans leur maison, ils ont langui dans cet état, malgré les efforts qu’ils faisaient pour se soustraire à cette Providence qui ne cesse jamais d’agir.

3. Et s’imaginant qu’ils pourraient demeurer cachés dans la nuit obscure de leurs péchés, ils se trouvèrent dispersés et comme mis en oubli sous un voile de ténèbres, saisis d’une horrible frayeur, et frappés d’un profond étonneraient.

4. Les lieux secrets où ils s’étaient retirés ne les défendaient point de la crainte, parce qu’il s’élevait des bruits qui les effrayaient, et qu’ils voyaient paraître des spectres affreux qui les remplissaient encore d’épouvante.

5. Il n’y avait point de feu si ardent qui leur pût donner aucune clarté, et les flammes si pures des étoiles ne pouvaient éclairer cette horrible nuit.

6. Il leur paraissait tout d’un coup