Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 3.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de telle sorte, qu’elle pût plaire à ceux qui voudraient la lire ; qu’elle se pût retenir facilement par ceux qui sont plus studieux, et qu’elle pût généralement être utile à tous ceux qui la liraient.

27. Or en nous engageant à faire cet abrégé, nous n’avons pas entrepris un ouvrage qui soit aisé, mais un travail qui demande une grande application et beaucoup de peine.

28. Nous l’entreprenons néanmoins avec joie, en considérant l’avantage de plusieurs, comme ceux qui étant chargés de préparer un festin, s’étudient à satisfaire les autres.

29. Nous nous reposons de la vérité des choses sur les auteurs qui les ont écrites ; mais pour nous, nous travaillerons seulement à les abréger, selon le dessein que nous avons pris.

30. Car comme un architecte qui entreprend de bâtir une nouvelle maison est appliqué à en régler toute la structure ; et qu’un peintre cherche seulement ce qui est propre à l’embellir, on doit juger de nous de la même sorte.

31. Il est en effet du devoir de celui qui compose une histoire, d’en recueillir les différentes matières, de les raconter dans un certain ordre, et de rechercher avec un grand soin les circonstances particulières de ce qu’il raconte :

32. Mais on ne doit pas trouver mauvais que celui qui fait un abrégé affecte d’être court dans ce qu’il écrit, et qu’il évite de s’étendre en de longs discours.

33. Nous commencerons donc ici notre narration, et nous finirons notre préface ; car il y aurait de la folie d’être long avant que de commencer une histoire, et d’être court dans l’histoire même.



Bonheur des Juifs sous le pontificat d’Onias. Simon, préfet du temple, rapporte à Séleucus, roi de Syrie, qu’il y a de grands trésors dans le temple. Héliodore est envoyé pour les enlever. Dieu le châtie par la main des anges.


1. La cité sainte jouissant donc d’une paix parfaite, et les lois y étant exactement observées, à cause de la piété du grand-prêtre Onias, et de la haine qu’il avait dans le cœur contre tout mal,

2. Il arrivait de là que les rois mêmes et les princes se croyaient obligés d’avoir pour le lieu saint une grande vénération, et ornaient le temple de riches présents ;

3. En sorte que Séleucus, roi d’Asie, faisait fournir de son domaine toute la dépense qui regardait le ministère des sacrifices.

4. Mais Simon, qui était de la tribu de Benjamin, et qui commandait à la garde du temple, s’efforçait de faire quelque entreprise injuste dans la ville, malgré la résistance qu’y apportait le prince des prêtres.

5. Et voyant qu’il ne pouvait vaincre Onias, il alla trouver Apollonius, Gls de Tharsée, qui commandait en ce temps-là dans la Célésyrie et dans la Phénicie ;

6. Il lui déclara qu’il y avait dans Jérusalem des sommes infinies d’argent ramassées dans un trésor ; que ces sommes étaient immenses et destinées pour les affaires publiques, et non pour la dépense des sacrifices ; et qu’on pourrait bien trouver le moyen de faire tomber tous ces trésors entre les mains du roi.

7. Apollonius ayant donné au roi cet avis qu’il avait reçu touchant cette grande quantité d’argent, le roi fit venir Héliodore qui était son premier ministre, et l’envoya avec ordre de faire transporter tout cet argent.

8. Héliodore se mit aussitôt en che-