Celui donc le regard à leurs besoins s’étend :
Dieu, Dieu, Dieu, mer sans bords qui contient tout en elle,
Foyer dont chaque vie est la pâle étincelle,
Bloc dont chaque existence est une humble parcelle !
Qu’il vive sa vie éternelle,
Complète, immense, universelle ;
Qu’il vive à jamais renaissant
Avant la nature, après elle ;
Qu’il vive et qu’il se renouvelle,
Et que chaque soupir de l’heure qu’il rappelle
Remonte à lui, d’où tout descend !
imons-nous ! nos rangs s’éclaircissent,
Chaque heure emporte un sentiment :
Que nos pauvres âmes s’unissent
Et se serrent plus tendrement !
Aimons-nous ! notre fleuve baisse ;
De cette coupe d’amitié
Que se passait notre jeunesse
Les bords sont vides à moitié.
Aimons-nous ! notre beau soir tombe ;
Le premier des deux endormi
Qui se couchera dans la tombe
Laissera l’autre sans ami.