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AUGUSTE BARBIER


1805 – 1880




Auguste Barbier, à Paris, écrivit les Iambes au moment de la Révolution de Juillet (1830). Il donna ensuite La Popularité (1831), Lazarre (1833), Il Pianto (1833), Nouvelles Satyres (1837), Chants civils et religieux (1841), Rimes héroïques (1843), Sylves (1865).

« Il a fait des vers superbes, dit Charles Baudelaire ; il est naturellement éloquent ; son âme a des bondissements qui enlèvent le lecteur. Sa langue, vigoureuse et pittoresque, a presque le charme du latin. Elle jette des lueurs sublimes. Ses premières compositions sont restées dans toutes les mémoires. »

Auguste est un vrai et grand poète. Il y a dans les Iambes une éruption de jeunesse pleine d’éclat et d’énergie, de vers drus, spacieux, animés d’un sentiment mâle et superbe. On y entend gronder le souffle âpre et haletant du fougueux poète des Tragiques, qu’il rappelle parfois, autant par la vigueur et l’éloquence que par les fréquentes défaillances et les incorrections ; mais, là où il est sans tache, il a des rencontres soudaines, des beautés d’expression d’une force et d’une originalité admirables.

Barbier possède, d’ailleurs, à l’égal souvent de ses plus illustres confrères de la Renaissance moderne, le sentiment profond des magnificences naturelles et le sens très averti de l’art et de l’histoire. Les sonnets dédiés aux grands peintres, sculpteurs et musiciens sont justement célèbres ;