Passant par là, vingt ans après,
J’ai retrouvé sous la tonnelle
Mon hôte, assis, toujours au frais,
Chantant la même ritournelle.
Le jurançon d’hier pressé
Me traite en ami de la veille ;
Les souvenirs du temps passé
Coulent déjà de la bouteille.
Le verre en main, rubis dans l’œil,
On trinque, on boit… mais quel vinaigre !
Jamais piquette d’Argenteuil
À mon palais ne fut plus aigre.
Pourtant c’est le cru du bon temps,
Le jus pareil, la même tonne….
C’est vous, gaîté de mon printemps,
Qui manquez au vin de l’automne.
outs rimés, impromptus, quatrains et triolets,
Vous avez eu vos jours de gloire et de conquêtes ;
Vous avez illustré des hôtels, des palais :
Versaille et Trianon vous ont donné des fêtes.
Mais il n’est plus le temps où vous suiviez la Cour,
Où les petits marquis vous ouvraient les ruelles,
Où les petits abbés pour vous plumaient l’Amour,
Et trempaient dans le musc d’érotiques bouts d’ailes.