Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/50

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À propos du François Ier et Charles-Quint : « La palme de l’exposition appartient à cette production intéressante. » — « Tableau charmant et au-dessus de tout ce que l’artiste a produit. » — « Jamais il (Gros) n’avait réuni à un tel point l’éclat à l’harmonie, la vigueur et la solidité du ton à la transparence. »

Cependant les théoriciens du classicisme se réservaient. Ils reprochaient à Gros d’abandonner les grandes traditions et les sujets d’un caractère élevé. En 1809, à la mort de Vien, ayant posé sa candidature à l’Institut, il échoua de très loin contre l’obscur Ménageot. Pourtant la section de peinture, jugeant mieux que la classe des Beaux-Arts réunie, l’avait proposé en seconde ligne, mettant en première Prudhon et Girodet, en troisième seulement Ménageot, et Gérard en quatrième. En 1812, après la mort de l’acteur Monvel, la section de peinture, appelée à désigner un candidat, présenta Gérard, Girodet, Gros, Guérin et Prudhon, dans l’ordre alphabétique. La classe élut Gérard avec 25 voix, contre 2 à Girodet et 1 à Gros !

Dans son rapport à l’Empereur, en 1808, Le Breton écrivait : « De l’abondance, une sorte de fougue, un grand éclat caractérisent le talent de M. Gros. Son dessin est animé, sa couleur est riche, ses effets sont puissants. Mais à côté de la facilité, gît pour l’ordinaire un écueil dangereux, et il sera certainement utile à ce jeune peintre doué de si beaux dons d’en modérer l’emploi. Il impose au premier aspect l’admiration, comme tout ce qui porte le type du grandiose ; mais par sa nature l’admi-