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nières années : tourments domestiques, sentiment douloureux de sa sénilité physique, de son déclin dans l’opinion, de son impuissance d’artiste ; attaques âpres ou haineuses des Ingristes aussi bien que des Romantiques, voilà le fait. Or Gros, qui était essentiellement un sensitif, et qui n’avait pas beaucoup de caractère, était précisément par là capable d’un coup de tête et d’un coup de désespoir.

L’émotion produite par sa mort dura peu, car il paraît qu’au premier bout-de-l’an solennisé le 3 juillet 1836, l’assistance fut fort peu nombreuse ; l’Académie des Beaux-Arts, prétendit-on, n’avait même pas envoyé une députation.

La vente de l’atelier de Gros fut faite le 23 novembre 1835. Le catalogue[1] indiquait trente-sept peintures à l’huile (esquisses pour la plupart, quatre furent ajoutées après coup) ; quatre-vingt-quatre dessins encadrés ou en feuilles ; vingt-quatre volumes de croquis, « la plupart faits en Italie », cinquante lots de croquis, études, etc.

Une étude de Sainte Geneviève pour la Coupole fut vendue 1 000 francs ; Sapho, 150 francs ; Bonaparte distribuant des sabres d’honneur, 101 francs ; l’esquisse du portrait en pied de Louis XVIII, 450 francs ; une ébauche du portrait de David, 42 francs. Dans les dessins, la

  1. Nous regrettons de ne pouvoir le reproduire ici en entier, ainsi que celui de la vente de M. B… Tous deux seraient précieux pour reconstituer une partie de l’œuvre de l’artiste et peut-être pour la faire retrouver.