Page:Lermina - L’Énigme.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il y a trois jours à peine, de Morlaines me parlait encore de son bonheur, il avait joie à m’expliquer, — avec la chaleur d’un amoureux de vingt ans — quelles nouvelles perfections de caractère, de cœur et d’intelligence il découvrait chaque jour en celle qui portait son nom.

Madame de Morlaines était, de la part de ces sincères désolés, l’objet d’une profonde estime, d’une affection quasi-paternelle. Car, au milieu de ces têtes grises, elle semblait une enfant. Chacun, avec sa rude franchise, s’efforçait de lui donner quelques consolations.

Elle, pâle, les lèvres serrées, ayant aux yeux une sorte d’affolement, répétait :

— Il était si bon… si bon !

Mais à toutes les questions qui lui étaient adressées sur les circonstances qui avaient précédé le suicide, elle ne pouvait que répéter ses premières réponses. Elle ignorait tout, elle n’avait pas