Page:Lermina - L’effrayante aventure.djvu/195

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depuis le matin cent personnes ont déambulé, au pas, au trot, au galop, sans même y prendre garde. Je sors, je vois la pelure et, d’un coup de pied, l’envoie dans le ruisseau. Je tombe et me casse la jambe.

La vie et la mort sont à la merci de milliers de circonstances, les unes visibles et dont nous croyons pouvoir nous écarter, les autres invisibles et sournoises qui règlent notre compte, sans que nous ayons supposé qu’il y avait un calcul à faire.

Il n’est rien de moins vraisemblable que le vrai, rien de plus vrai que l’invraisemblable.

C’est pourquoi, si étrange, si stupéfiant que paraisse la suite de ce récit, l’incrédulité du lecteur ne serait qu’une preuve d’inexpérience.

Le mot — impossible — a dit Arago, n’existe pas, sinon dans les mathématiques pures… et encore !

C’est pourquoi ce serait faire preuve d’une fâcheuse étroitesse d’esprit que de s’étonner quand nous retrouvons, à une profondeur que nous n’avons pas encore eu le temps d’évaluer numériquement…

Sir Athel Random, assis, le front dans la main et réfléchissant profondément…