Page:Lermina - L’effrayante aventure.djvu/247

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Alors, comme si cette découverte avait corroboré certaine pensée qu’il n’osait pas, dans sa modestie de savant, s’avouer à lui-même, il descendit résolument de l’îlot de glace et marcha vers l’énorme tache noire qui avait attiré son attention.

Et bien vite il reconnut que ce n’était là ni un bloc de basalte, ni une masse de granit, mais bien le corps entier d’un animal gigantesque, le Mammouth, disparu depuis des centaines de siècles, et qui ne nous est connu que par des squelettes ou parties de squelettes trouvés dans les profondeurs des couches paléozoïques.

Oui, c’était bien cette masse gigantesque, lourde, véritable ébauche de la nature dont l’éléphant actuel est la descendante réduite au tiers. Et, avec une fièvre passionnée, Sir Athel voyait, reproduit sous ses yeux, le prodige naguère déjà constaté en Sibérie : la conservation entière, absolue, par le froid, d’un animal colossal, avec sa peau, sa chair. Il se hissa sur les épaules du monstre pour considérer de plus près cette tête énorme avec ses deux défenses recourbées sur elles-mêmes ; il tâta de ses mains le poil raidi par le froid, il des-