Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

capitale. On s’amusa comme des enfants. Ce soir d’été était si beau et si doux dans le Luxembourg solitaire.

Avant de quitter Mlle Stangerson, Rouletabille lui demanda pardon de l’humeur bizarre qu’il montrait quelquefois et s’accusa d’avoir, au fond, un très méchant caractère. Mathilde l’embrassa et Robert Darzac aussi l’embrassa. Et il en fut si ému que, durant le temps que je le reconduisis jusqu’à sa porte, il ne me dit point un mot ; mais, au moment de nous séparer, il me serra la main comme jamais encore il ne l’avait fait. Drôle de petit bonhomme !… Ah ! si j’avais su !… Comme je me reproche maintenant de l’avoir, par instants, à cette époque, jugé avec un peu trop d’impatience…

Ainsi, triste, triste, assailli de pressentiments que j’essayais en vain de chasser, je revenais de la gare de Lyon, me remémorant les innombrables fantaisies, bizarreries, et quelquefois douloureux caprices de Rouletabille au cours de ces deux dernières années, mais rien, cependant, rien de tout cela ne pouvait me faire prévoir ce qui venait de se passer, et encore moins me l’expliquer. Où était Rouletabille ? Je m’en fus à son hôtel, boulevard Saint-Michel, me disant que si, là encore, je ne le trouvais pas, je pourrais, au moins, laisser la lettre de Mme Darzac. Quelle