Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/83

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Larsan. Ce qui nous apparaissait avec une netteté suffisante, c’était la volonté de chacun de nos amis de n’effrayer personne M. Darzac de son côté, Mme Darzac, du sien, avaient dû tout faire pour se dissimuler la gravité de la situation. Quant à M. Stangerson, nous pouvions nous demander s’il avait été mis au courant du fait nouveau.

Ayant ainsi approximativement démêlé les choses à distance, Rouletabille m’invita à profiter de la luxueuse installation que la Compagnie internationale des Wagons-Lits met à la disposition des voyageurs amis du repos autant que des voyages, et il me montra l’exemple en se livrant à une toilette de nuit aussi méticuleuse que s’il avait pu y procéder dans une chambre d’hôtel. Un quart d’heure après, il ronflait ; mais je ne crus guère à son ronflement. En tout cas, moi, je ne dormis point. À Avignon, Rouletabille sauta de son lit, passa un pantalon, un veston, et courut sur le quai avaler un chocolat bouillant. Moi, je n’avais pas faim. D’Avignon à Marseille, dans notre anxiété, le voyage se passa assez silencieusement ; puis, à la vue de cette ville où il avait mené tout d’abord une existence si bizarre, Rouletabille, sans doute pour réagir contre l’angoisse qui grandissait en nous au fur et à mesure que nous approchions de