Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/85

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sa dépêche, il avait des choses confidentielles à nous dire. Il avait la figure sombre et défaite. En le voyant, nous eûmes peur.

— Un malheur ?… interrogea Rouletabille.

— Non, pas encore !… répondit-il.

— Dieu soit loué ! fit Rouletabille en soupirant, nous arrivons à temps…

M. Darzac dit simplement :

— Merci d’être venus !

Et il nous serra la main en silence, nous entraînant dans notre compartiment, dans lequel il nous enferma, prenant soin de tirer les rideaux, ce qui nous isola complètement. Quand nous fûmes tout à fait chez nous et que le train se fut remis en marche, il parla enfin. Son émotion était telle que sa voix en tremblait.

— Eh bien, fit-il, il n’est pas mort !

— Nous nous en sommes bien doutés, interrompit Rouletabille. Mais, en êtes-vous sûr ?

— Je l’ai vu comme je vous vois.

— Et Mme  Darzac aussi l’a vu ?

— Hélas ! mais il faut tout tenter pour qu’elle arrive à croire à quelque illusion ! Je ne tiens pas à ce qu’elle redevienne folle, la malheureuse !… Ah ! mes amis, quelle fatalité nous poursuit !… Qu’est-ce que cet homme est revenu faire autour de nous ?… Que nous veut-il encore ?…