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XX


Notre voyageur ayant abordé au port final de sa vie, — au monastère, auquel, dans sa conviction profonde, il était prédestiné depuis sa naissance, on devait supposer que là, du moins, il avait trouvé la fin de ses tribulations. Pourtant, il n’en était rien, comme nous l’apprit la suite de son récit. L’un de nous se rappela avoir entendu dire que les moines ont toujours beaucoup à souffrir du diable, et il questionna à ce sujet Ivan Sévérianovitch :

— Dites-moi, je vous prie, le diable ne vous a-t-il pas tenté au monastère ? On prétend que, sans cesse, il tente les moines.

De dessous ses sourcils Ivan Sévérianitch laissa tomber un regard tranquille sur celui qui l’interrogeait, et répondit :

— Comment donc ne m’aurait-il pas tenté ?