Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/60

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IV


Du reste, le rusé tsigane ne me laissa pas le temps de me raviser.

— Je veux, dit-il, — être sûr que tu ne retourneras pas chez ton maître. Pour me donner tout apaisement à cet égard, va immédiatement prendre deux chevaux dans l’écurie du barine, et choisis les meilleurs possible : il faut que demain matin nous soyons loin d’ici.

Ces paroles m’assombrirent, j’éprouvais une répugnance extrême à commettre un vol, mais, évidemment, quand le vin est tiré, il faut le boire. L’écurie n’ayant pas de secrets pour moi, je pus facilement y aller chercher deux chevaux aussi rapides qu’infatigables. Lorsque je les eus amenés au Tsigane, il tira de sa poche deux colliers formés de dents de