Page:Lessing - Du Laocoon, 1802, trad. Vanderbourg.djvu/182

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l58 DULAOCOON. vouloit représenter sur son bouclier ne fus- sent pas susceptibles de s'exécuter sous nos yeux. Il s'agissoit de prophéties, et sans doute il n'eût pas été convenable que le dieu les eût exprimées devant nous , aussi clairement que le poète les interprète dans la suite. Des prophéties considérées comme telles, doi- vent parler un langage obscur. Les noms véritables des personnages qu'elles annon- cent ne peuvent jamais s'y mêler. Or c'est probablement à y placer ces noms véritables que le poète courtisan mettoit le plus d'inté- rêt. d<l Mais si ce motif l'excuse de s'être écarté du chemin tracé par Homère , rien ne peut détruire le mauvais effet qui en résulte. Tout lecteur d'un goût délicat sentira que j'ai rai- son. Vulcain chez les deux poètes fait à-peu- près les mêmes préparatifs , avant de se met- tre à l'ouvrage. Mais Homère nous fait en- suite assister à son travail ; au lieu que Vir- gile , après nous avoir montré le dieu occupé avec ses Cyclopes de dispositions générales , ' ' iEneid. lib. viii. v. 447-54. Ingentem clypeiim informant Alii ventosis follibns auras Accipiunt, redduntque ; alii strideulia lijij^Muf