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J’admets, il est vrai, que pour l’exercice momentané, la position est nécessaire ; mais combien de temps un cheval tiendrait-il dans cette direction forcée dans laquelle est en action l’économie toute entière et particulièrement les muscles qui sont destinés à la soutenir ? Je veux parler ici du cheval de course qu’on ne peut en aucune façon prendre comme type de comparaison et dont on pourrait dire : C’est le cheval d’un moment, un phénix pour dix minutes, et une rosse le reste du temps. Il s’agit ici, bien entendu, du cheval préposé à la course ; car il est beaucoup de ces chevaux qui, entretenus avec soin, forment plus tard de bons et solides chevaux.

Position de la tête chez le cheval monté. — Bourgelat, examinant la position de la tête sur le cheval de manège monté et au ramener, avait cru comprendre que la direction la plus favorable était celle de la verticale. Il l’avait prise pour la direction normale ; et cela, parce que dans cette position, l’action du mors sur les barres était plus propice pour l’exercice auquel était livré l’animal. Ayant pris pour type le cheval de manège, Bourgelat avait raison ; car il reportait sur le train postérieur le poids qui surchargeait l’avant-main et permettait ainsi à l’animal de se soulever avec douceur et agilité.

Mais n’est-ce pas une position forcée ? et une position forcée peut-elle être prise comme terme de comparaison ? Lâchez l’animal, vous qui l’assujettissez par la bride, et voyez la position que prend la tête ; c’est celle-là seule qu’il vous faut prendre comme terme de comparaison.

Bourgelat lui-même savait que la position qu’il avait adoptée était loin d’être favorable aux allures rapides. Rigot, Richard, Vallon, le général Morris, sont à l’unanimité de l’avis que