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les agite en sens inverse, il est ombrageux, méfiant, et pour l’œil exercé, elles n’ont pas l’aspect doux et abandonné qu’elles présentent chez le cheval confiant.

On reconnaît aux mouvements insolites de celles du cheval aveugle, qu’il a besoin de l’ouïe pour se guider, et il suffit d’avoir vu une fois un cheval qui cherche à voir avec les oreilles, pour ne plus se tromper. Dans ces cas, l’animal a ordinairement un cachet particulier de stupéfaction et d’indécision dans les actes locomoteurs qui peut faire diagnostiquer la cécité à distance ; — un cheval aveugle, quand son naturel le comporte, se hasarde rarement par lui-même ; il attend la voix qui le commande, et souvent la main qui le guide.

La surdité est très rare chez le cheval, on la reconnaît par des moyens dont je parlerai tout-à-l’heure. Cet inconvénient a, du reste, une importance secondaire, vu que les chevaux aveugles apprennent à exécuter les commandements par divers autres moyens, tel que le maniement des rênes, etc. J’ai connu un cheval qui demeurait impassible à la voix de son maître, et qui entamait la marche au moment où celui-ci montait sur la charrette qu’il était obligé de traîner.

Surdité. — Par suite de quelques causes traumatiques, par l’effet d’un vice congénial, ou même parfois essentiellement, le cheval peut être affecté de surdité. Ce vice, sans avoir tous les inconvénients qu’il a chez l’homme, ne déprécie pas moins les animaux qui en sont atteints ; en effet, il peut se faire qu’il existe la vue étant conservée, et alors, ce sens supplée au défaut de l’autre, dans certaines mesures, et cela se comprend : car le cheval obéit plus souvent aux signes qu’à la voix de son conducteur. Cependant, il existe des symptômes particuliers qui ne peuvent laisser le moindre