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doute sur la nature de cette affection : l’animal est dans un état d’hébétude presque continuel ; il est insensible à tout ce qui se passe autour de lui, et reste dans la même attitude qu’un cheval atteint d’immobilité ; il ne répond pas à la voix de son maître ; ses oreilles, loin d’être immobiles, sont au contraire très agitées ; elles sont toujours tendues et dirigées vers les corps qu’il aperçoit, et d’autant plus que la surdité est plus complète. Ce dernier caractère pourrait donner le change sur l’état sanitaire de ces organes ; mais si on s’est aperçu des autres signes, il n’y a qu’à faire quelques expériences concluantes en dernier ressort.

D’abord, on met l’animal dans un lieu d’où il ne peut apercevoir l’expérimentateur ; celui-ci, muni d’un fouet, le fait claquer à côté de lui, sans toutefois le toucher, et s’il entend, il fait des mouvements qui trahissent sa frayeur ; on peut encore, par mesure de sûreté, se servir d’une capote pour lui couvrir les yeux ; ces précautions sont utiles, car il est certain que s’il voit le propriétaire ou le fouet, au premier mouvement que fera ce dernier, il éprouvera les mêmes sensations que si son ouïe était bonne.

Le cheval peut être sourd d’une oreille seulement, ou bien des deux, mais incomplètement, et dans ces cas, les symptômes sont amoindris ou passent quelquefois inaperçus.

Quelle influence la surdité peut-elle avoir sur le service d’un animal ?

Il est ordinairement difficile à dresser, s’il est jeune ; car il faut qu’il comprenne, à cet âge, la signification des expressions que l’on emploie pour le faire avancer, reculer, aller à droite, à gauche, lui faire entamer la marche, le faire arrêter, etc., et dans cet état il comprend difficilement ; en outre, il reste dans un état d’hébétude continuel, qui nuit au développement de son intelligence et à l’exécution de ses