Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/115

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intérêts, et en ne leur permettant jamais d’être en faute.

Elles ne pouvaient disposer par elles-mêmes d’aucune fortune, d’aucune volonté, mais elles ne pouvaient non plus se tromper, être entrainées et devenir blâmables ! C’était là pour elles tout gaiu, tout avantage ; avantage inapréciable, dont elles connaissaient bien tous les échappatoires et les ressouces infinies ! N’ayant pas le pouvoir du mal, elles compensaient cette soumission à une vigilance constante, qui dictait les proportions du cadre où elles étaient placées, en prenant un empire presque sans bornes dans la vie privée, où chaque bien était leur attribut. Toute la dignité de la vie de famille, toute la douceur de la vie domestique leur étaient confiées ; elles gouvernaient en souveraines ce noble et important apanage, d’où elles étendaient leur pieuse et pacificatrice influence sur les affaires publiques. Car, elles étaient dès leur première adolescence les compagnes de leur père, qui les initiait à ses poursuites et à ses inquiétudes, aux difficultés et aux gloires de la res publica ; elles étaient les premières confidentes de leurs frères, souvent leurs meilleures amies la vie durant. Elles devenaient pour leur mari et leurs fils des conseillères secrètes, fidèles, perspicaces, déterminantes. L’histoire de la Pologne et le tableau de ses anciennes mœurs présentent sans cesse le type de ces courageuses et intelligentes épouses, dont l’Angleterre nous a offert un splendide exemple en I683, lorsque dans un procès