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humaines. Faudra-t-il donc attendre que la poudre du temps recouvre d’une couche convenable les partitions de Wagner, pour que les érudits en les feuilletant y découvrent les merveilles d’ingénieux secrets qu’elles renferment et que les poëtes aux admirations rétrospectives, se passionnent pour ces héros dépassant de cent coudées nos mesquines et ordinaires conceptions ?

Certainement on ne saurait dire que les ressources du théâtre de Weimar soient suffisantes pour des drames, échafaudés sur une aussi vaste échelle. Ni la grandeur de la scène, ni le nombre du personnel de l’orchestre, des chœurs et des comparses, ne répond parfaitement à leurs exigences. Néanmoins, les efforts enthousiastes, le travail patient et courageux, la persévérante volonté de tous les artistes que nous avons eu l’honneur de diriger, ont fait oublier durant la représentation de l’opéra, tout ce qui pouvait y manquer. La profonde admiration que l’étude suivie de cette œuvre fait naître pour elle, a inspiré un si chaleureux entraînement, que malgré toutes les difficultés de cette tâche nous osons croire qu’elle a été dignement remplie. Le savoir musical tout à fait distingué de la plupart de nos chanteurs, en leur facilitant une entreprise inabordable à ceux qui ne sont point familiarisés avec la théorie de leur art,