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de la foi ! ». Et la vaillante jeune-fille finit par conquérir la vie de son amant ! Quel courroux du ciel et des hommes eût résisté à la vertu persuasive de ces supplications d’amour ? Émus, touchés, interdits, tous s’arrêtent, et Tannhäuser foudroyé par cet amour dont l’ardeur fait surgir l’espoir dans l’abîme du désespoir, s’élance pour se joindre aux pélerins qui allaient à Rome, afin d’y chercher l’absolution de son terrible égarement.

De longs jours et de longues nuits la Princesse de Thuringe attendit le moment de son retour, priant, pleurant, espérant ! Un soir que dans cette même vallée où il avait été retrouvé par le Landgrave, elle s’agenouillait aux pieds d’une Madone, les pélerine avec lesquels il était parti repassèrent par cette route pour rentrer dans leurs foyers. Haletante, elle se lève pour voir s’il est avec eux. Elle ne le retrouve pas !.. Elle retombe prosternée devant la Sainte-Patronne, Consolatrice des affligés, et dans une de ces prières qui emportent l’âme dans leur vol, elle demande à Dieu « sa mort à elle, son salut à lui ! » Lorsqu’elle se relève pour monter la colline du château, Wolfram en vain, demande à l’accompagner. Restée seule sur la terre, il n’y a plus que la solitude qui lui soit chère, car elle demeure à jamais inconsolée.